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Les oiseaux
vendredi 27 mars 2009, par
Allergie aux plumes d’oiseaux
L’hypersensibilité aux plumes d’oiseaux peut prendre la forme d’une alvéolite allergique avec composantes cellulaire et humorale (IgG et complément). On rencontre cette alvéolite parmi les éleveurs d’oiseaux, par exemple de pigeons .
Il a été décrit aussi une allergie respiratoire IgE-médiée, au contact des oiseaux, notamment de volière, ou en présence de plumes garnissant des objets domestiques, principalement de la literie.
Les plumes de literie ont longtemps été considérées comme un facteur significatif d’allergie respiratoire indoor. En fait, l’allergie à ces plumes est très rare et une grande partie des tests diagnostiques positifs était due à la contamination par des acariens des plumes servant à la préparation des extraits : la majorité des tests cutanés positifs pour des plumes se rencontrait chez des patients allergiques aux acariens
. Pteronyssinus veut d’ailleurs dire "qui aime les plumes".
A l’heure actuelle, plusieurs études ont montré que les objets de literie garnis en plumes entraînaient un risque d’allergie respiratoire égal ou plus faible que le garnissage avec des matériaux synthétiques
. Le traitement thermique moderne des plumes et un maillage encore plus serré pour les housses d’objets en plumes contribuent probablement à ce résultat.
Pour les éleveurs d’oiseaux (ex. pigeons), les acariens des plumes pourraient participer à la pathologie respiratoire. La réactivité croisée entre ces acariens et D. pteronyssinus a en effet montré des résultats disparates .
Allergie associée œuf - oiseaux
Un syndrome associant une allergie respiratoire au contact des oiseaux et une allergie alimentaire à l’œuf a été décrite sous le terme de syndrome œuf-oiseaux .
L’allergie respiratoire liée à la présence indoor d’oiseaux de compagnie a pour origine un mélange complexe d’allergènes aéroportés :
- certains proviennent des déjections, et l’entretien des cages volières en est un mode d’exposition ;
- d’autres proviennent du plumage, soit sous la forme d’une poussière poudreuse (pulviplumes des perroquets, cacatoès, perruches), soit à partir de sécrétions glandulaires dont les oiseaux se servent pour entretenir leur plumage (glandes uropygiales).
- Ces protéines glandulaires ont une origine en partie sérique et l’on retrouvera dans les poussières de volière des allergènes trouvés aussi dans le sérum des oiseaux. Il s’agit en premier lieu d’albumines aviaires connues sous le nom de livétines. Une réactivité croisée entre sérum et plumes du même oiseau est possible
- Des livétines sont également allergéniques dans le jaune d’œuf (cf. Œufs) et le syndrome œuf-oiseau s’explique par une réactivité croisée entre livétines inhalées (oiseaux de compagnie) et livétines ingérées (œufs).
- Ces protéines glandulaires ont une origine en partie sérique et l’on retrouvera dans les poussières de volière des allergènes trouvés aussi dans le sérum des oiseaux. Il s’agit en premier lieu d’albumines aviaires connues sous le nom de livétines. Une réactivité croisée entre sérum et plumes du même oiseau est possible
Plusieurs différences existent entre la classique allergie alimentaire aux œufs et celle s’inscrivant dans un syndrome œuf-oiseaux :
- la symptomatologie alimentaire est plus volontiers respiratoire et/ou gastro-intestinale en cas de syndrome œuf-oiseaux
- ce syndrome est avant tout rencontré chez l’adulte
. Rares sont les observations pédiatriques
- à de rares exceptions près
, le syndrome débute par une sensibilisation respiratoire aux oiseaux, l’allergie alimentaire survenant après
. Parfois le délai d’apparition de l’allergie à l’œuf n’est que de quelques semaines
. Les perroquets, cités dans plusieurs cas de syndrome œuf-oiseaux, semblent particulièrement allergisants
.
A noter que la réactivité croisée s’effectue indépendamment des espèces : une allergie à l’œuf de poule avec une allergie aux perruches par exemple.
Le rôle des livétines a été confirmé tant in vitro qu’en tests cutanés
.
Certains auteurs ont indiqué que d’autres allergènes étaient probablement en cause aussi , l’ovotransferrine, Gal d 3, par exemple
.
Une réactivité cutanée pour le blanc d’œuf accompagne fréquemment celle pour le jaune d’œuf
.
Sachant que les albumines sériques sont identiques aux livétines de l’œuf, on a pu noter des cas de syndrome œuf-oiseaux s’accompagnant d’une réactivité clinique avec la viande de volaille.
Bausela rapporte 3 cas d’allergie au poulet parmi 8 patients avec syndrome œuf-oiseaux . Mais d’autres auteurs n’observent pas d’allergie pour les viandes de volaille
, et il est probable que cela soit en relation avec le niveau de cuisson de l’aliment (donc des albumines/livétines), le poulet étant fréquemment cuit à des températures > 100°C.
Toutes les sensibilisations respiratoires aux allergènes d’oiseaux de compagnie ne dérivent pas en un syndrome œuf-oiseaux : Bausela rapporte 8 cas d’allergie à l’œuf parmi 25 adultes avec allergie aux oiseaux
.
De même, une allergie à l’œuf, même apparue chez l’adulte, peut ne pas s’accompagner d’une sensibilisation aux allergènes d’oiseaux présents dans l’environnement du patient : cela peut consister en une réactivité infra-clinique pour les plumes et/ou déjections
ou ne toucher que certains sujets (7/27 dans la série d’Anibarro
).
On a donc un continuum clinique allant d’une allergie respiratoire isolée vis à vis des oiseaux à une allergie alimentaire isolée pour l’œuf, en passant par le syndrome œuf-oiseaux. La durée d’exposition aux oiseaux semble moins jouer qu’une susceptibilité particulière du patient
.
Et un cas pédiatrique d’allergie respiratoire aux oiseaux à distance de l’établissement de la tolérance pour l’œuf montre que la dissociation œuf/plumes est aussi due à 2 modes très différents de contact avec les allergènes et donc d’établissement des processus de sensibilisation/tolérance.
D’ailleurs on connaît de même des patients allergiques à la viande de poulet ou de dinde qui ne développent pas d’allergie respiratoire vis à vis des oiseaux
.
Il ne faut pas oublier par ailleurs qu’une allergie respiratoire en présence d’oiseaux peut résulter d’une sensibilisation aux graines données aux oiseaux (ex. millet , ou tournesol), laquelle peut s’ajouter à un véritable syndrome œuf-oiseaux
.