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Les Pinacées
Thursday 4 March 2010, by
Les pinacées appartiennent à l’ordre des Pinales (ou Coniférales), comme les Cupressacées.
Les pollens de pins et de cèdres du genre Cedrus sont considérés comme peu allergisants (cf. Les Cupressacées pour la taxonomie des "cèdres").
Plusieurs études ont montré une prévalence basse de positivité en TC pour différentes espèces de pin, dans des pays variés (Europe, USA, etc…) : 1,5 à 3 % des atopiques.
Ce faible taux est rencontré aussi dans des régions fortement exposées comme à Bordeaux .
Quelques rapports font état d’un impact clinique réel :
- le cèdre déodar en Inde
- le pin maritime (Pinus pinaster) en Galice où 6 des 10 patients n’étaient réactifs qu’au pollen de pin
- ou le pin de Monterey (Pinus radiata) au Pays Basque .
La faible prévalence apparente de l’allergie aux pollens de pin, lesquels sont pourtant émis en grande quantité et peuvent parcourir de grandes distances, pourrait résulter :
- de la grande taille des grains de pollen (60-100µ)
- dans certaines régions, d’une pollinisation à une période synchrone avec celle de pollens plus « convaincants » (fin avril à juillet)
- de l’utilisation d’extraits commerciaux peu pertinents du fait de difficultés dans l’obtention de ces extraits (exine cireuse, faible contenu en protéines, etc..) :
- Une étude bordelaise notait que sur 27 tests cutanés positifs pour P. pinaster seulement 5 étaient positifs aussi pour le pin sylvestre (P. sylvestris). Pourtant ces 2 pollens croisent entre eux
- Dans l’étude de Mari à Rome , l’extrait de pin se démarquait nettement en étant peu souvent positif (7%) parmi les 440 patients poly-polliniques : en effet, ce groupe était défini comme étant positif pour au moins 12 des 23 pollens testés en TC !
- Avec des extraits maison, des patients Basques avec forte suspicion de pollinose au pin (symptômes en février-mars, avec Bétulacées et Cupressacées négatives) étaient bien positifs en TC pour le pollen de pin local (P . radiata), mais aussi pour d’autres espèces de pin . En immuno-blot, des bandes IgE-réactives étaient vues chez de nombreux patients à 42 kDa et au-delà (présence de CCD ?), et à 6-8 kDa pour 38% des patients. Cette réactivité à 6-8 kDa fait évoquer un panallergène comme la polcalcine, mais la bande était vue aussi souvent chez les mono-positifs pour le pin (34 sujets/69) que chez les sujets réactifs au pin et aux graminées.
La nature de cette bande 6-8 kDa reste donc à élucider. De même que celle à 42 kDa qui pourrait s’avérer spécifique du pin.
Réactivités croisées entre pollens de Pinacées et d’autres pollens
La réactivité croisée avec d’autres types de pollens a aussi été peu étudiée :
- réactivité croisée avec l’olivier , laquelle pourrait provenir de CCD, ces derniers ayant été, sans surprise, confirmés être présents dans le pollen de pin ,
- une inhibition partielle de l’ivraie par P. radiata a été trouvée .
- Et une absence de réactivité croisée entre le pollen de pin et celui de genévrier a été notée (citée par ), de même qu’entre le pollen de pin et celui du cyprès commun .
Bien qu’appartenant au même ordre des Pinales, les Pinacées et les Cupressacées présentent des différences dans la séquence des protéines homologues qui ne favorisent pas une réactivité croisée. Cela a été vérifié avec des allergènes de Cupressacées comme Jun a 1 (genévrier) ou Cry j 2 (cèdre du Japon) . Le cas des profilines et des polcalcines, panallergènes des pollens en général, mériterait d’être étudié cependant.