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Les Amaranthacées
Tuesday 31 August 2010, by
Les Amaranthacées sont une large famille qui inclut à présent les Chénopodiacées.
Plusieurs espèces produisent des pollens dont l’allergénicité est significative :
- diverses amaranthes (Amaranthus spp.)
- des Atriplex (arroches, pourprier, ..)
- des Bassia (ansérine, kochia, ..)
- des espèces de betterave (Beta spp.)
- des chénopodes (Chenopodium spp.)
- des soudes (Salsola spp., Suaeda spp.)
Appartiennent aussi aux Amaranthacées divers produits alimentaires, dont certains intéressent l’allergologie : l’épinard , le quinoa (Chenopodium quinoa) , les bettes (ou blettes) et cardes (ou cardons) , ainsi que la betterave , ces 3 derniers aliments provenant de diverses espèces de Beta.
La salicorne est également une Amaranthacée.
Les pollens d’Amaranthacées sont principalement anémophiles. Si on en a retrouvé aux Canaries qui provenaient d’Afrique , l’exposition à ces pollens est favorisée par certains types de climats, plutôt chauds et/ou secs : sud des USA, Mexique, péninsule arabique, Inde, Australie, bassin méditerranéen.
De nombreuses études ont été réalisées en Espagne, notamment du fait d’une extension significative de ces pollens (ex. Salsola kali ) dans la moitié sud et est de ce pays.
La différenciation palynologique entre pollens d’Amaranthacées n’est pas réalisée ce qui rend délicat l’établissement d’une relation entre symptômes et pics polliniques.
D’autant plus que l’individualisation d’une pollinose à telle ou telle Amaranthacée est difficile car la positivité pour les pollens de cette famille est très souvent accompagnée d’une positivité pour d’autres pollens . Par exemple, en Espagne pour le chénopode ou pour la soude (Salsola kali) .
Les allergènes des pollens d’Amaranthacées
Ce sont surtout les pollens de chénopode blanc (Chenopodium album) et de soude brûlée (Salsola kali = S. pestifer) qui ont été étudiés . Particulièrement par l’équipe de Villalba, à Madrid.
Pas d’allergène identifié dans les pollens d’amaranthes, jusqu’à présent.
Des profilines ont été montrées IgE-réactives dans les pollens de chénopode (Che a 2) , de soude (Sal k 4) et de betterave (Beta v 2) .
Des polcalcines sont probablement présentes aussi, mais seule celle de chénopode (Che a 3) a été caractérisée .
Les recombinants de Che a 2 et de Che a 3 ont été utilisés comme marqueurs indirects d’une réactivité aux profilines ou aux polcalcines .
Les pollens d’Amaranthacées contiennent aussi des protéines affiliées à la famille des Ole e 1-like, bien que présentant une faible homologie séquentielle avec le chef de file de cette famille, Ole e 1 (pollen d’olivier). On connaît ainsi Che a 1 dans le chénopode , Beta v 1 dans le pollen de betterave et Sal k 5 dans celui de Salsola kali .
Ces protéines Ole e 1-like sont a priori glycosylées. S’agissant de Che a 1, certains travaux ont suggéré une certaine importance aux épitopes glucidiques , tandis que d’autres n’en ont pas trouvé .
Contrairement à Ole e 1, Che a 1 pourrait ne pas être l’allergène principal dans le pollen, ce dernier étant, de l’avis de certains auteurs , plutôt ciblé sur la profiline (Che a 2) et/ou la polcalcine (Che a 3).
Malgré son nom, Sal k 1 (soude) n’est pas une protéine Ole e 1-like : Sal k 1 a été d’abord repéré sous la forme d’une bande de 43 kDa, glycosylée, positive chez de nombreux patients ; plus récemment sa nature a été déterminée : il s’agit d’une pectine méthyl-estérase.
Cet allergène semble assez caractéristique du pollen de soude, n’étant pas inhibé par le pollen de chénopode.
Sal k 1 a une certaine homologie avec Bet v 8 (bouleau). Mais on ignore, pour le moment, s’il existe une relation entre ces allergènes.
Le pollen de soude contient aussi 2 autres allergènes labellisés par l’IUIS mais dont on ne connaît pas grand chose : une protéine kinase (Sal k 2) et une méthionine synthétase (Sal k 3).
Réactivités croisées entre pollens d’Amaranthacées
On observe fréquemment une positivité simultanée pour diverses Amaranthacées, tant in vitro qu’en TC .
Cette poly-positivité semble plus résulter d’une réactivité globale à des profilines et/ou polcalcines qu’à des allergènes spécifiques d’Amaranthacées :
- pas de réaction croisée entre Che a 1 et Beta v 1
- une réactivité croisée variable selon les travaux entre chénopode et soude , ou entre chénopode et Sal k 1
Les observations de réactions croisées positives pourraient traduire l’intervention de CCD.
Des techniques anciennes avaient également montré des résultats contradictoires entre amaranthes et d’autres pollens d’Amaranthacées .
Par contre, si la proximité taxonomique est suffisante, des réactions croisées ont lieu : par exemple entre diverses espèces de Salsola .
Pour Weber , le pollen de chénopode pourrait suffire en immuno-thérapie pour d’autres Amaranthacées comme les Atriplex ou les amaranthes. Par contre la soude (S. kali) et l’ansérine (Bassia scoparia) seraient à traiter spécifiquement.
Réactivités croisées avec d’autres pollens
Les Ole e 1-like d’Amaranthacées croisent peu ou pas du tout avec Ole e 1. La réactivité croisée olivier-chénopode est donc plutôt à attribuer à des panallergènes (profilines, polcalcines). C’est ce qui est retrouvé s’agissant de la fléole , et peut-être de la mercuriale .
Réactivités croisées avec des aliments
Peu d’éléments connus. Là aussi, les profilines sont probablement à contribution dans des observations de syndrome oral avec réactivité aux pollens d’Amaranthacées .
Certains travaux ont revendiqué une réactivité croisée avec l’ail ou avec le safran , mais les inhibitions présentées étaient non significatives.
Au total, il ne semble pas exister de syndrome particulier Amaranthacées-aliments.